Chirurgien en chef de la Grande Armée, Commandeur de la Légion d'Honneur, Baron de l'Empire
Prononciation :
Dominique-Jean Larrey voit le jour le 7 juillet 1766 à Beaudéan, en Haute-Bigorre.
Orphelin à treize ans, il est élevé par son oncle, chirurgien à Toulouse, et étudie la médecine dans la ville rose puis à l'Hôtel-Dieu, à Paris.
Il débute comme chirurgien en 1787 dans la marine royale, puis est nommé aux Invalides.
En 1792, il est nommé à l'armée du Rhin ; cette même année, il transforme les ambulances légères créées par François Percy en ambulances volantes avec lesquelles il va, sous le feu, relever les blessés, amis et ennemis, afin de les soigner au plus vite sans faire de distinction ni de nationalité, ni de grade.
Il devient rapidement chirurgien principal puis chirurgien en chef dans l'armée républicaine. Il dirige l'École de chirurgie et d'anatomie de Toulon, puis en 1796 professe à l'École militaire de santé du Val-de-Grâce, récemment créée, avant de rejoindre l'armée d'Italie, où il est en charge de l'inspection des camps et des hôpitaux.
Il suit alors Napoléon Bonaparte dans toutes ses campagnes : dans les déserts d'Égypte et de Syrie, puis sur tous les champs de bataille d'Europe. A une époque où l'anesthésie n'existe pas, il met moins d'une minute pour amputer un membre, seul moyen d'éviter l'infection et la mort par septicémie. Lors de la bataille d'Eylau, il procède à huit cents opérations en trois jours. Quand il n'ampute pas, il va s'efforçer de découvrir un signe de vie dans les corps jonchant le champ de bataille. Il passe à toute heure du jour et de la nuit visiter ses blessés. Il tourmente les généraux chaque fois qu'il a besoin de fournitures pour les blessés ou les malades.
Son dévouement est récompensé à sa juste valeur : il reçoit en 1804 l'une des premières croix d'officier de la Légion d'Honneur, est fait baron sur le champ de bataille de Wagram en 1809, est nommé inspecteur général du service de santé militaire en 1810 et chirurgien en chef de la Grande-Armée en 1812.
En 1813, après les batailles de Lützen et Bautzen, des officiers prétendent que des soldats se sont volontairement mutilés, et veulent faire des exemples. Larrey prend auprès de Napoléon Ier, de manière argumentée, la défense des blessés, les sauvant ainsi du poteau d'exécution.
A Waterloo, deux anecdotes illustrent en quelle considération il est tenu. Wellington, l'apercevant sur le champ de bataille, lève son bicorne et dit : Je salue l'honneur qui passe
. Plus tard dans la journée, blessé et capturé par les Prussiens, il est relâché sur ordre personnel de Blücher, dont il a soigné le fils quelques années plus tôt.
En disgrâce sous la Restauration, il reprend du service sous la Monarchie de Juillet.
Tombé malade en Algérie, il décède le 25 juillet 1842 à Lyon et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 37), à Paris. Sur sa tombe , un extrait du testament de Napoléon 1er tient lieu d'épitaphe : A Larrey, l'homme le plus vertueux que j'aie connu
. Sa dépouille est transférée aux Invalides en 1992 ; il y repose désormais dans la crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis.
"Le baron Dominique-Jean Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée" par Anne-Louis Girodet-Trioson (Montargis 1767 - Paris 1824).
Le nom de Larrey est inscrit sur la 30e colonne (pilier Sud) de l'arc de triomphe de l'Étoile.
Les Postes de la République Française ont émis en 1964 un timbre de 0,25 F à l'effigie de Dominique-Jean Larrey.
Remerciements
Nous exprimons notre gratitude au général de division Christian Baptiste, directeur du Musée de l'Armée, qui nous a autorisés à accéder au caveau des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, et à M. Mickaël Blasselle, qui nous a guidés pour cette visite en décembre 2011.Autres portraits
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"Le baron Dominique-Jean Larrey". Ecole française du XIXème siècle.
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"Le baron Dominique-Jean Larrey", par Jean-Baptiste Paulin-Guérin (Toulon 1783 - Paris 1855).
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"Le baron Dominique-Jean Larrey". Gravure de Victor Florence Pollet (Paris 1811 - Mayenne 1882).