Prononciation :
Patriote corse.
Né le 6 avril 1725 à Morosaglia [Merusaglia], en Castagniccia, Pascal [en corse, Pasquale] Paoli est contraint en 1739 de suivre en exil son père Hyacinthe [Ghjacintu] Paoli, banni de l'île par les Génois.
C'est donc à Naples que Paoli reçoit l'essentiel de sa formation, en tant qu'élève à l'Ecole militaire de la cité parthénopéenne. Il intègre ensuite comme cadet les troupes corses du Royaume des Deux-Siciles.
En 1755, il est appelé par les principaux chefs corses révoltés contre Gênes et débarque en Corse pour reprendre l'oeuvre de son père ; il reçoit pour cela, le 15 juillet, le titre de général. Cette même année, il rédige avec l'aide de Jean-Jacques Rousseau la Constitution corse, qui est adoptée en novembre par des représentants corses à la Cunsulta di Corti. Ce texte est considéré comme la première constitution du monde moderne, et semble avoir inspiré la constitution des États-Unis d'Amérique de 1787.
Sur le plan militaire, Pascal Paoli parvient à chasser de son île les Génois qui, du coup, cèdent leurs droits à la France (traité de Versailles du 15 mai 1768).
Après avoir protesté en vain auprès de toutes les cours d'Europe, Paoli décrète la levée générale mais, battu à Ponte-Nuovo le 9 mai 1769 par les Français, doit fuir sa patrie sur une frégate anglaise.
En 1789, la Corse ayant été déclarée partie intégrante de la France, Paoli est nommé par les siens président de l'administration départementale. Il débarque le 14 juillet 1790 à Macinaggio, sur la pointe orientale du Cap Corse, où il est accueilli triomphalement par la population insulaire.
En 1793, soupconné de traiter avec l'Angleterre, il est décrété d'accusation par la Convention. Il appelle alors le peuple Corse aux armes, proclame la sécession, et se met en relation avec l'amiral anglais Horatio Nelson qui lui envoie deux mille hommes et une partie de son escadre.
S'étant emparé de Bastia et de Calvi, Paoli offre la souverainété de son île à George III, roi d'Angleterre. Un vice-roi est envoyé.
Puis Paoli lui-même est « invité » par le gouvernement anglais à quitter la Corse. Il obtempère et s'embarque en octobre 1795 pour l'Angleterre. Il s'installe à Londres, recevant du gouvernement britannique une pension de 2 000 Livres.
Il y meurt le 5 février 1807, sans avoir revu sa patrie.
Pascal Paoli est inhumé dans un premier temps au cimetière londonien de Saint Pancrace ; en 1889 ses cendres sont ramenées en Corse et reposent désormais dans la chapelle familiale de sa maison natale à Morosaglia .
"Pascal Paoli" par Richard Cosway (Tiverton, Devon 1742 - Londres 1821).
L'Université de Corse, que Pascal Paoli avait fondée à Corte en 1765 et qui avait été fermée sur ordre de Louis XV en 1769, a été réouverte en 1981 puis baptisée Università di Corsica Pasquale Paoli.
Un buste en hommage à Pascal Paoli , dans la nef de l'abbaye de Westminster , témoigne de la haute estime dans laquelle il était tenu outre-Manche.
Une statue en pied du "Babbu di a Patria" (littéralement, en corse, "le Père de la Patrie") a été érigée en 1953 à l'entrée de Morosaglia, et une autre honore sa mémoire sur la place Paoli de Corte.
Remerciements
Les photographies de la tombe de Pascal Paoli dans sa maison natale et celle de sa statue à Morosaglia nous ont été grâcieusement fournies par M. Thierry Borja. La photo de son buste à l'abbaye de Westminster est de M. Ugo Valfer, que nous remercions également.Autres portraits
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"Pasquale de' Paoli" par Thomas Lawrence (Bristol 1769 - Londres 1830).
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"Pascal Paoli". Gravure du XVIIIème siècle.