Après sa prise de pouvoir, le 20 mars 1815, au retour de son exil à l'île d'Elbe, Napoléon Ier a beau protester de ses intentions pacifiques, les puissances européennes réunies au Congrès de Vienne refusent de reconnaître le nouveau régime. Une alliance militaire est aussitôt conclue entre l'Angleterre, la Russie, l'Autriche et la Prusse, rejoints bientôt par des puissances secondaires. Cependant la dispersion des troupes disponibles ne leur font envisager de rallier les frontières françaises que fin juillet.
Anticipant une inéluctable infériorité numérique, Napoléon prend les devants et conçoit une offensive éclair sur la Belgique (appartenant depuis le 15 mars 1815 au Royaume uni des Pays-Bas), où il n'aura à affronter que les troupes prussiennes et anglo-hollandaises.
Dès les premiers jours de juin, les troupes françaises ont ordre de se concentrer sur Avesnes-sur-Helpe, Maubeuge, Rocroi et Chimay (alors dans le département des Ardennes).
L'Empereur lui-même se met en marche le 12 juin, pour rejoindre l'Armée du Nord qui l'attend à partir du 13 sur le plateau de Beaumont, à la frontière avec la Belgique.
La défaite de Waterloo le 18 juin signe l'échec de cette stratégie, et, seulement dix jours après son départ, Napoléon est de retour à Paris.
À l'occasion de plusieurs déplacements en Belgique, nous avons visité les lieux où l'armée impériale passa lors de cette ultime campagne, en particulier les champs bataille de Ligny , Quatre-Bras , Wavre et Waterloo ; les photos de cette page sont issues de ces séjours.
Juin 1815
- 12 juin - Parti de Paris dès quatre heures du matin, Napoléon arrive à Laon vers midi. Il y passe la nuit.
- 13 juin - Il est à Avesnes-sur-Helpe et déjeune avec le le maréchal Michel Ney, Prince de la Moskowa. L'Empereur passe la nuit dans ce bourg de trois-mille habitants.
- 14 juin - Après une trentaine de kilomètres en direction de l'est-nord-est, parcourus en berline, Napoléon installe son Quartier Général à Beaumont , ville frontalière alors en territoire français, où il rejoint l'Armée du Nord, à laquelle il fait une proclamation . Il étudie par ailleurs un rapport topographique établi par le colonel Jean-Baptiste Brousseaud, ingénieur géographe, ainsi qu'un rapport d'espionnage, tous deux relatifs aux voies de communication que l'armée impériale est susceptible d'emprunter durant cette campagne. Subséquemment, il rédige un ordre de mouvement à l'attention des divers chefs de corps, portant sur les opérations du lendemain matin.
- 15 juin - Napoléon franchit la frontière avec l'avant-garde, traverse la Sambre et passe la journée à Ham-sur-Heure , Charleroi (qu'il atteint vers midi) et Gilly, où a lieu un combat contre des troupes prussiennes. Napoléon retourne ensuite coucher à Charleroi.
- 16 juin - Napoléon quitte Charleroi vers dix heures, et arrive à Fleurus peu après. Là, il observe les positions ennemies depuis le moulin Naveau . Le général Étienne Maurice Gérard lui apprend la trahison du général Bourmont. A quinze heures, la bataille de Ligny (parfois appelée "bataille de Fleurus de 1815") s'engage contre les Prussiens commandés par le vieil ennemi de l'Empereur, Gebhard von Blücher, lequel est défait et bat en retraite au crépuscule.
Ce même jour, le maréchal Ney se bat, sans résultat décisif toutefois, au lieu-dit Quatre-Bras , contre les troupes anglo-hollandaises d'Arthur Wellesley, duc de Wellington.
Napoléon installe ensuite son Quartier Général à Fleurus, au Château de la Paix . Il y dort , tandis que ses troupes occupent la ferme du même nom , qui jouxte le château.
- 17 juin - Napoléon Bonaparte passe par Bussy , Marbais , près de Quatre-Bras , puis continue cap au nord vers Genappe puis la ferme de la Belle-Alliance , qu'il atteint vers 18 heures 30 par très mauvais temps, et où il essuie quelques coups de feu. Il rebrousse chemin sur 2,7 Km jusqu'à la Ferme du Caillou , où il installe son Quartier Général, tient un dernier conseil de guerre , et passe la nuit .
- 18 juin - De bonne heure, Napoléon se rend à la ferme de Chantelet . Puis, de retour au Caillou, il s'élance à la tête de ses troupes en
direction du nord, vers l'armée d'Arthur Wellesley de Wellington dont il sait qu'il l'attend à Mont-Saint-Jean .
Il installe un premier poste d'observation sur une hauteur près de la ferme de Rossomme [aujourd'hui détruite].
Il continue d'avancer jusqu'à Belle-Alliance et la maison du guide Decoster .
S'engage alors la terrible bataille de Waterloo .
Lors des opérations, la Garde avance jusqu'à la ferme de la Haye-Sainte . Mais elle est défaite à son tour, et l'Empereur fait retraite par Belle-Alliance, la maison Decoster, la ferme du Caillou et Genappe , où l'étroitesse du pont sur la Dyle l'oblige à abandonner sa berline et à poursuivre à cheval .
- 19 juin -
Ignorant l'issue de la bataille de Waterloo, le maréchal Emmanuel de Grouchy défait les Prussiens à Wavre et ses environs (bataille engagée dès la veille au soir).
Napoléon, de son côté, continue son repli par Quatre-Bras , puis Charleroi, avant de gagner Philippeville et Corbineau.
- 20 juin - Napoléon passe par Rethel et Berry-au-Bac , et arrive à Laon .
- 21 juin - Napoléon est de retour à Paris après cette courte mais désastreuse campagne.
Les campagnes de Napoléon au jour le jour
Tous les déplacements de Napoléon de 1769 à 1821
Crédit photos
Photos par Lionel A. Bouchon.Photos par Didier Grau.
Photos par Michèle Grau-Ghelardi.
Photos par Marie-Albe Grau.
Photos par Floriane Grau.
Photos par des personnes extérieures à l'association Napoléon & Empire.
Merci à Ugo Valfer pour son amicale contribution.