Date et lieu
- 1er et 2 août 1798 dans la baie d'Aboukir (Égypte).
Forces en présence
- Flotte française de 17 navires, commandée par le contre-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers.
- Flotte anglaise de 14 navires, commandée par le contre-amiral Horatio Nelson.
Pertes
- Flotte française : entre 2 000 et 5 000 tués et blessés, de 3 000 à 3 900 prisonniers.
- Flotte anglaise : 218 morts, 677 blessés.
La bataille navale d'Aboukir est un échec catastrophique de la flotte française. L'escadre de l'amiral Brueys, qui a amené le corps expéditionnaire français en Égypte, est à peu près totalement détruite par celle de l'amiral Nelson. Bonaparte et son armée sont totalement coupés de la métropole.
La situation générale
Après le débarquement de l'armée française devant Alexandrie [الإسكندرية] [31.20569, 29.88190], dont le port n'offre pas un tirant d'eau suffisant pour les plus gros vaisseaux de la flotte, celle-ci est allé mouiller dans la rade d'Aboukir [أبو قير] [31.32415, 30.07265], à 22 kilomètres au nord-est.
Son chef, l'amiral Brueys, a peut-être l'intention de prendre la mer, sur laquelle il se trouverait moins exposé à une attaque. Il n'ose cependant pas le faire avant d'avoir la certitude que l'armée est en sûreté au Caire [القاهرة].
Cet appareillage semble avoir été souhaité par le général Napoléon Bonaparte lui-même. Malheureusement, l'ordre formel de lever l'ancre qu'il expédie à Brueys à la fin du mois de juillet n'arrivera jamais à son destinataire, le messager ayant été tué en route par des Bédouins.
La flotte française est déployée en ligne, à trois ou quatre kilomètres (1,5 à 2 milles nautiques) de la côte et parallèlement à celle-ci.
Les flottes en présence
La bataille navale d'Aboukir, également connue sous le nom de "bataille du Nil", met aux prises :
D'une part, la flotte française de l'expédition d'Égypte, commandée par le contre-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers , composée de 17 bâtiments (13 vaisseaux de ligne et 4 frégates) :
- Le Guerrier
- Le Conquérant
- La Sérieuse
- Le Spartiate
- L'Aquilon
- L'Artémise
- Le Peuple Souverain
- Le Franklin
- L'Orient (navire amiral)
- Le Tonnant
- La Diane
- L'Heureux
- Le Mercure
- La Justice
- Le Guillaume Tell
- Le Généreux
- Le Timoléon
D'autre part, une flotte anglaise sous les ordres du contre-amiral Horatio Nelson, comprenant les navires suivants (14 vaisseaux de ligne et un brick) :
- HMS Zealous
- HMS Audacious
- HMS Goliath
- HMS Theseous
- HMS Vanguard (navire amiral)
- HMS Orion
- HMS Minotaur
- HMS Defence
- HMS Leander
- HMS Alexander
- HMS Swiftsure
- HMS Bellerophon
- HMS Majestic
- HMS Culloden
- HMS La Mutine
(les deux derniers ne participent pas à la bataille : le Culloden est échoué sur un haut-fond à quelques milles nautiques au nord et la Mutine s'est portée à son secours).
La bataille
Le 1er août, Nelson, après l'avoir longuement recherchée, débusque l'escadre francaise et l'attaque sans tarder. Il est environ 18 heures. L'amiral Brueys, peu confiant dans la qualité de ses équipages et d'une partie de ses officiers, décide de combattre en restant à l'ancre, ce qui le prive bien évidemment de toute mobilité.
La moitié des vaisseaux anglais parvient ainsi à se glisser entre la côte et les bateaux français. L'autre moitié s'aligne sur eux du côté est, prenant entre deux feux la moitié environ de la flotte française.
Dans la partie attaquée, les dégâts sont aussitôt immenses. L'amiral Brueys est blessé dès le début de l'action mais continue à commander jusqu'à ce qu'un boulet le coupe quasiment en deux vers 19 heures 30, ce qui laisse la flotte sans commandement au plus fort du combat.
Plusieurs autres amiraux ou officiers supérieurs sont également tués. L'amiral Pierre Charles Silvestre de Villeneuve, pour sa part, sans prendre part à l'action, parvient à s'échapper avec deux vaisseaux de ligne et deux frégates.
Au total, 4 bâtiments sont détruits, dont le vaisseau amiral, l'Orient, qui est incendié et finit par sauter vers 22 heures. Neuf autres sont pris. Les Français comptent 1 700 morts, 1 000 blessés et 2 000 prisonniers ; les Anglais 218 morts et 677 blessés dont Nelson lui-même.
Conséquences
C'est une défaite sévère pour la France dont la flotte est presque totalement détruite (les navires restants, moins performants, subiront le même sort sept ans plus tard à Trafalgar). Le pays ne pourra la remplacer avant plusieurs décennies, abandonnant définitivement la maîtrise des mers aux Anglais.
C'est également un coup d'ores et déjà fatal à une expédition d'Egypte à peine commençante. Bonaparte est maintenant prisonnier sur le sol Egyptien, sans espoir de recevoir aide et renforts, ni même de ramener son armée en France, comme la suite des événements le montrera.
Carte de la bataille navale d'Aboukir (Bataille du Nil)
Tableau - "Battle of the Nile, August 1st 1798 at 10 pm". Peint en 1830 par Thomas Luny.
L'amiral Nelson, déjà célèbre, allait recevoir pour cette victoire de nombreux honneurs dont le titre de baron du Nil (qu'il jugea toutefois insuffisant et envisagea un instant de refuser).
Liste des batailles navales des guerres de la Révolution et de l'Empire.Crédit photos
Photos par Lionel A. Bouchon.Photos par Marie-Albe Grau.
Photos par Floriane Grau.
Photos par Michèle Grau-Ghelardi.
Photos par Didier Grau.
Photos par des personnes extérieures à l'association Napoléon & Empire.