Baron de l'Empire
Prononciation :
Yrieix-Pierre Daumesnil naît le 14 juillet 1776 (ou 1777 selon les sources) à Périgueux d'un père perruquier mais ancien soldat.
En 1794, il s'engage dans la cavalerie de l'armée des Pyrénées-Orientales. L'année suivante, il est versé dans celle d'Italie, où il rejoint la compagnie des guides.
La campagne d'Egypte le voit s'illustrer brillamment en s'emparant de l'étendard du capitan-pacha turc à Aboukir et surtout en sauvant à deux reprises la vie de Bonaparte. Celui-ci le ramène avec lui en France et le fait entrer dans les chasseurs à cheval de la garde consulaire. Quelque mois plus tard, Daumesnil est promu sous-lieutenant (6 mai 1800) puis lieutenant quelques semaines après Marengo et capitaine en 1801. Il devra ensuite patienter quatre ans, attendre la reprise des hostilités en Europe et les promotions qui suivront Austerlitz pour passer chef d'escadron.
Il participe ensuite aux campagnes de Prusse et de Pologne en 1806-1807, se battant à Iéna (14 octobre 1806), Eylau (8 février 1807) et Friedland (14 juin 1807). Après un court passage en Espagne, au cours duquel il affronte les insurgés du 2 mai 1808 à Madrid, il suit l'Empereur en Allemagne où l'attend une promotion au grade de colonel-major après Eckmühl (22 avril 1809). Blessé une première fois au cours de cette bataille, il l'est encore à Wagram (5-6 juillet 1809), si gravement qu'il doit être amputé de la jambe gauche. Sa santé s'étant rétablie, sa carrière se poursuit malgré ce handicap.
Dausmenil est fait baron d'Empire en 1810 et promu au grade de général de brigade en 1812. La même année le voit investi du commandement du château de Vincennes , place qui va lui permettre d'entrer vivant dans la légende.
En 1814, après la campagne de France et la capitulation de Paris, il rassemble dans le fort tout le matériel abandonné sur les hauteurs de la capitale et refuse de le livrer à l'ennemi comme le prévoit l'accord. Les alliés butent sur son intransigeance plusieurs semaines durant. Louis XVIII lui-même, tout en lui ôtant son commandement, salue son courage et sa détermination en lui octroyant la croix de Saint-Louis.
En 1815, Daumesnil se rallie à Napoléon aussitôt après le départ du roi et retrouve sans attendre son commandement. Après la seconde abdication, il refuse à nouveau de livrer le matériel confié à sa garde, menaçant de se faire sauter plutôt que de se rendre. Ce n'est que cinq mois plus tard, après une résistance opérée avec moins de deux-cents hommes et au cours de laquelle il a eu l'audace d'effectuer plusieurs sorties, qu'il accepte de capituler. Encore est-ce pour rendre la forteresse aux troupes des Bourbons et en sortir abrité sous le drapeau tricolore. Cette fois, il est mis à la retraite.
Louis-Philippe, en 1830, l'en sort pour lui octroyer à nouveau le commandement auquel le nom de Daumesnil est désormais attaché. On lui confie cette fois la garde des ministres de Charles X en attente de leur jugement et il se montre à nouveau intraitable dans l'exécution de son devoir. Une émeute populaire, en décembre 1830, vient exiger la tête de ses prisonniers. Ils n'appartiennent qu'à la loi, vous ne les aurez qu'avec ma vie
répond le gouverneur.
Daumesnil meurt du choléra le 17 août 1832, à Vincennes. C'est dans le cimetière de cette ville qu'il repose pour l'éternité . Toujours à Vincennes, une statue en bronze honore sa mémoire sur le cours Marigny.
"Le général Daumesnil". Gravure du XIXème siècle.
Daumesnil ajoutait à son courage un sens certain de la formule. A Blücher, qui le sommait de lui rendre le château, il répliqua : Rendez-moi ma jambe et je vous rendrai le fort !
. Plus tard, alors qu'on essayait de le corrompre en lui offrant des millions pour sa reddition : Mon refus servira de dot à mon fils
.
Son infirmité avait assez logiquement valu à Daumesnil le surnom de La jambe de bois.
Les Postes de la République Française ont émis en 1976, à l'occasion de son bicentenaire, un timbre de 1,00 F + 0,20 F à l'effigie du général.
Le nom de Daumesnil est inscrit sur la face nord de l'arc de Triomphe de l'Etoile.