Empereur du Saint-Empire (François II) puis d'Autriche (François Ier)
Prononciation :
François de Habsbourg-Lorraine naît le 12 février 1768 à Florence, où son père gouverne le duché de Florence.
L'éducation qu'il reçoit renforce les tendances d'un tempérament qui manque de générosité, déteste toute nouveauté et est naturellement porté à n'écouter que la voix de la froide raison d'état.
Le jeune souverain accède au pouvoir en devenant empereur du Saint Empire Romain Germanique, sous le nom de François II, le 1er mars 1792.
Les temps sont difficiles. Son père Léopold II vient à peine de réparer les conséquences néfastes de la volonté réformatrice de son prédécesseur, Joseph II, tandis que les idées nouvelles embrasent l'Europe. Cependant, François, dès son avènement, choisit de se faire le champion de la contre-révolution.
Il accepte sans hésiter la guerre contre la France, tout en renforçant dans ses états la bureaucratie, la censure et la police, le tout placé au service du conservatisme le plus rigide. Les rares jacobins autrichiens et hongrois sont impitoyablement poursuivis.
S'il obtient des succès à l'intérieur de ses frontières, François II accumule les échecs à l'extérieur. Louis XVI, son oncle par alliance, est exécuté, puis sa tante, Marie-Antoinette ; ses armées subissent défaite sur défaite, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. En 1797, il n'a d'autre ressource, pour arrêter la marche sur Vienne de Bonaparte, que de signer le traité de Campo-Formio, qui prive l'Autriche de tout droit sur la Belgique.
Cela n'empêche pas François II de continuer à participer à toutes les coalitions forgées par l'Angleterre contre la France. Ecrasé à Austerlitz (2 décembre 1805), il voit sa capitale, Vienne, prise une première fois. Le traité de Presbourg (12 juillet 1806) lui impose de lourds sacrifices et lui ôte son titre d'Empereur germanique, précipitant le déclin de l'influence des Habsbourg sur la vie politique allemande. Il devient alors François Ier, empereur d'Autriche, titre pris deux ans plus tôt, le 11 août 1804.
Il tente d'obtenir sa revanche en 1809, à la faveur des difficultés rencontrées par la France en Espagne. Mais c'est pour voir Vienne à nouveau occupée et ses armées défaites à Wagram (5 et 6 juillet). Il doit cette fois offrir la main de sa fille au vainqueur et le seconder dans son aventure russe.
La roue tourne enfin à partir de 1813 et le congrès de Vienne, en 1815, est un triomphe pour l'empereur d'Autriche et son chancelier, Clemens von Metternich, aussi conservateur que lui. L'Europe est rebâtie selon les principes dynastiques. Le couvercle pesant de la Sainte-Alliance se rabat pour trente ans sur les aspirations libérales.
Durant les vingt années suivantes, François Ier ne sait tirer nul profit de sa victoire. Il ne veut ni rétablir l'empire germanique, ni faire l'unité allemande à son profit, ni créer un gouvernement vraiment efficace dans ses états, ni susciter un sentiment national autrichien. Son gouvernement, en idéalisant l'immobilisme, se paralyse lui-même.
François Ier meurt le 2 mars 1835 à Vienne.
"François Ier d'Autriche" peint vers 1832 par Friedrich von Amerling (Vienne 1803 - Vienne 1887).
François II épousa successivement Elisabeth-Wilhelmine de Wurtemberg en 1788, Marie-Thérèse de Bourbon-Sicile et Naples en 1790 (de cette union naît en 1791 Maria Ludovica Leopoldina Franziska Therese Josepha Lucia, future impératrice Marie-Louise), Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine-Este en 1808 et Caroline-Auguste de Bavière en 1816.
Autres portraits
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"François Ier d'Autriche en habit d'empereur (détail)" par Friedrich von Amerling (Vienne 1803 - Vienne 1887).
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"Kaiser Franz I. (détail d'un portrait en pied)". Ecole allemande du XIXème siècle.
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"L'empereur François II" par Josef Kreutzinger (Vienne 1757 - Vienne 1829).
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"Kaiser Franz I. von Österreich" par Adalbert Suchy (Klattau, Bohême 1783 - Vienne 1849).