Duc de Padoue
Prononciation :
Jean-Thomas (ou Jean-Toussaint selon les sources) Arrighi de Casanova voit le jour le 8 mars 1778 dans la maison familiale de Corte , en Corse. Il est le fils de Hyacinthe Arrighi, avocat général du Roi, député suppléant de la Convention, puis préfet du Liamone, et le cousin germain par alliance de Maria Letizia Ramolino, mère de Napoléon Bonaparte.
Elève à l'Ecole militaire de Rebais dès 1787, puis à l'université de Pise en 1793, il suit Joseph Bonaparte à l'armée d'Italie, où il officie comme lieutenant.
Après le traité de Leoben en avril 1797, il est nommé à l'état-major général puis attaché à Joseph Bonaparte en qualité de secrétaire d'ambassade, l'accompagnant à Parme puis à Rome.
Arrighi fait partie de l'expédition d'Egypte en qualité d'adjoint à l'état-major. Après la bataille des Pyramides, nommé aide-de-camp du général Louis-Alexandre Berthier, il est fait capitaine sur le champ de bataille de Salahieh, combat durant lequel il est blessé. Pendant l'expédition de Syrie, il se bat à Jaffa puis à Saint-Jean d'Acre, sous les ordres de Jean Lannes. Blessé grièvement à l'artère carotide, il est sauvé par les soins de Dominique-Jean Larrey et reçoit du général en chef un sabre d'honneur.
Il ne rentre en France que peu avant la seconde campagne d'Italie, qu'il fait comme aide de camp du général Berthier. C'est sur le champ de bataille de Marengo qu'il est promu chef d'escadron.
Nommé colonel du 1er régiment de dragons en 1802, il fait la campagne d'Ulm, s'illustrant en particulier à la bataille de Wertingen le 8 octobre 1805, ce qui lui vaut de l'Empereur la distinction de Commandant de la Légion d'honneur.
A nouveau blessé dans les préliminaires d'Austerlitz, nommé colonel des Dragons de l'Impératrice (Garde impériale) après la campagne d'Austerlitz, il fait les campagnes de Prusse et de Pologne en 1806 et 1807, et est nommé général de brigade sur le champ de bataille de Friedland le 14 juin 1807. Au retour de la campagne de Pologne, Napoléon 1er le crée duc de Padoue.
Toujours à la tête des dragons de l'Impératrice, il se bat en Espagne en 1808, s'illustrant en particulier à Benavente.
Revenu en France avec Napoléon, Jean-Thomas Arrighi le suit en Autriche, à la tête de la cavalerie de la garde. L'Empereur le nomme général de division sur le champ de bataille d'Essling, et lui confie le commandement de la 3e division de cuirassiers. Après Wagram, il le nomme inspecteur général de cavalerie.
A l'époque de la campagne de Russie, l'Empereur lui confie le commandement en chef des côtes de la façade Atlantique de l'Empire. En 1813, il lui donne le commandement du 3e corps de cavalerie puis le charge du gouvernement de Leipzig. Arrighi se bat à Dennewitz, puis à Leipzig même.
A la fin de la campagne de France, en 1814, il prend le commandement d'un corps d'infanterie chargé de protéger les corps des maréchaux Marmont et Mortier, et a un cheval tué sous lui lors de la prise de Paris.
Après l'abdication de Fontainebleau, il ne sollicite aucun commandement. Pendant les Cent-Jours, Napoléon 1er fait de lui un pair de France et le gouverneur de la Corse, avec tous les pouvoirs civils et militaires.
A la Seconde Restauration, le duc de Padoue est du nombre des proscrits placés sous l'ordonnance du 24 juillet 1815, et se retire en Lombardie ; un des derniers rappelés en 1820, il vit jusqu'en 1849 en dehors des affaires.
Élu représentant de la Corse en 1849 comme bonapartiste, puis sénateur en 1852, il est nommé cette même année gouverneur des Invalides et s'éteint à Paris le 22 mars 1853.
Le duc de Padoue est inhumé aux Invalides, dans la crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis.
"Jean-Thomas Arrighi de Casanova, duc de Padoue". Ecole française du XIXe siècle.
Le nom d'Arrighi est inscrit sur la 21e colonne (pilier Sud) de l'arc de triomphe de l'Étoile .
Une statue en pied honore sa mémoire dans sa ville natale.
Son fils, Louis Arrighi de Casanova (1814-1888), sera ministre de l'Intérieur en 1859 sous Napoléon III.
Remerciements
Nous exprimons notre gratitude au général de division Christian Baptiste, directeur du Musée de l'Armée, qui nous a autorisés à accéder au caveau des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, et à M. Mickaël Blasselle, qui nous a guidés pour cette visite en décembre 2011.Adresse
11, Rue de la Chaussée d'Antin. Paris IXème arrondissement
Cet hôtel de la rue du Mont-Blanc (nom de cette voie à l'époque) appartient en 1812 à Jean-Thomas Arrighi de Casanova.Autres portraits
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"Jean-Thomas Arrighi de Casanova, duc de Padoue, Gouverneur des Invalides" par Frédéric Legrip (Rouen 1817 - Paris 1871).
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"Jean-Toussaint Arrighi de Casanova, duc de Padoue". Estampe du XIXe siècle.