Prononciation :
C'est au château d’Ayat, à Saint-Hilaire d’Ayat, dans la généralité de Riom [aujourd’hui Ayat-sur-Sioule dans le département du Puy-de-Dôme] que Louis Charles Antoine Desaix voit le jour le 17 août 1768 dans une famille noble mais peu fortunée dont il est l’avant-dernier des cinq enfants (une fille et quatre fils, dont l’un mort en bas âge). Ses parents sont cousins germains : sa mère Amable de Beaufranchet (1734-1802) et son père Gilbert Antoine de Beaufranchet d’Ayat de Boucherol Desaix (1716-1783), seigneur de Veygoux.
Dès avant ses huit ans, Desaix est envoyé à l’École royale militaire d’Effiat, gérée par les Oratoriens. Depuis des générations, sa famille bénéficie en effet dans cet établissement d’une bourse instituée par le marquis d’Effiat. Elle a déjà été servie à son frère aîné et le sera de nouveau à son cadet. Desaix s’y montre un élève brillant, contrairement à ce qui a pu parfois s’écrire.
En octobre 1783, à sa sortie de l’école, Desaix, après avoir un temps songé à servir dans la marine, devient troisième sous-lieutenant dans le régiment de Bretagne-Infanterie. Il prend alors le nom de Desaix de Veygoux pour se distinguer de ses frères, selon l’usage de l’époque. Les années suivantes s’écoulent sans événement notable, dans la monotonie d’une vie de garnison. Sa carrière piétine : Desaix est sous-lieutenant en pied le 8 juillet 1784 et lieutenant le 24 novembre 1791. Encore cet avancement est-il dû en partie à la démission de nombreux cadres nobles. Ses deux frères ont d’ailleurs émigré et sa mère tout comme sa soeur le pressent de les imiter. Il s’y refuse, répugnant à servir contre son pays. En décembre, à la suite d’une demande de mutation, Desaix devient commissaire des guerres à Clermont-Ferrand. Il y prête serment à la municipalité le 9 janvier 1792. Mais, le poste exigeant d’avoir vingt-cinq ans révolus, Desaix a dû tricher sur son âge en se vieillissant de deux ans. Sa supercherie éventée, le jeune homme doit quitter ses fonctions.
En mai 1792, Desaix obtient sa réintégration dans son corps d’origine — devenu entre-temps le 46e régiment d’infanterie. Quelques jours plus tard, le 23, le général Victor de Broglie, chef d’état-major de l’armée du Rhin, le promeut au grade de capitaine et le choisit comme aide de camp. Desaix reçoit son baptême du feu le 3 août 1792, au combat d’Arzheim, près de Landau in der Pfalz. Le 8 septembre, pour avoir soutenu la protestation de son chef contre la suspension du roi Louis XVI, il est arrêté et détenu à Épinal pendant quarante-six jours. L’intervention du ministre Jean-Marie Roland provoque sa relaxe le 25 octobre.
Dans l’année qui suit, les promotions s’enchaînent à une vitesse fulgurante. Desaix est nommé successivement : adjudant général le 20 mai 1793, général de brigade le 20 août (au lendemain du combat de Lauterbourg où il a continué à commander malgré ses deux joues traversées par une balle), général de division le 21 octobre. Il manque cependant tâter à nouveau de l’hospitalité nationale dès le 13 novembre suivant. Sa condition de frère d’émigré lui vaut alors d’être suspendu de ses fonctions puis de voir les autorités se présenter dans son camp pour l’appréhender. Ses soldats s’y opposent sans aménité superflue, avant que Louis Antoine de Saint-Just en personne, alors membre du Comité de salut public et représentant en mission à l’armée du Rhin, ne rétablisse Desaix dans son grade. À la tête de sa division, Desaix participe le 2 décembre au combat de Bertsheim, au cours duquel il est blessé au talon. Le 27, il s’empare de la ville de Lauterbourg ; Spire [Speyer] tombe le 31. Lorsque la campagne se termine, Desaix se trouve devant Mannheim.
Comme il n’hésite pas à partager la vie et l’ordinaire de ses soldats, ceux-ci apprécient fort Desaix. Ses supérieurs ont également une grande confiance en lui : le général Claude Ignace François Michaud mais encore des chefs aussi réputés que Charles Pichegru ou Jean Victor Marie Moreau n’hésitent pas à solliciter ses avis en matière stratégique ; le commandement de l’armée du Rhin lui est proposé à trois reprises mais il refuse à chaque fois, le poste ayant déjà coûté leur tête à nombre de ses titulaires. Il ne fuit cependant pas les responsabilités, dirigeant jusqu’à cinq divisions simultanément, signant le 25 décembre 1795 un armistice avec le général autrichien François Sébastien de Croix de Clairfayt ou assurant l’intérim de Moreau en mars-avril 1796.
En juin 1796, Desaix prend la ville de Kehl après que l’avant-garde de l’armée de Rhin-et-Moselle a tenté et réussi sous sa direction une traversée du Rhin réputée impossible. Il l’emporte ensuite à Radstadt [Rastatt] (48.85021 N, 8.20038 E) et Ettlingen / Malsch (48.91401 N, 8.36184 E), empêchant l’archiduc Charles de Habsbourg d’intervenir ou d’envoyer des renforts en Italie durant cette période où l’Autriche s’apprête à y reprendre l’offensive.
En avril 1797, alors qu’il commande à nouveau l’armée de Rhin-et-Moselle par intérim, Desaix est blessé à la cuisse en passant de nouveau le Rhin à Diersheim. Sa convalescence le retient trois mois à Strasbourg , après quoi il se rend en Italie pour faire la connaissance de Napoléon Bonaparte, dont les exploits ont suscité son enthousiasme et son admiration. Vêtu en civil, uniquement accompagné d’un aide de camp et d’un domestique, il effectue un périple de plusieurs semaines à travers la Suisse et l’Italie du Nord. Le journal qu’il rédige à l’occasion de ce voyage fait état de ses nombreuses rencontres avec des personnalités civiles et militaires, au premier rang desquelles Bonaparte lui-même, qu’il voit pour la première fois le 27 août 1797. Les deux hommes s’apprécient dès l’abord et le général en chef de l’armée va pouvoir se montrer immédiatement des plus précieux pour son nouvel ami. Pendant ce voyage survient en effet le coup d’État directorial du 18 fructidor.
Cet événement politique, entre autres conséquences, entraîne l’arrestation de Pichegru pour collusion avec le prince Louis V Joseph de Bourbon-Condé, chef de l’armée des émigrés. Le général Moreau révèle alors qu’il a connaissance de la trahison depuis plusieurs mois, secret qu’il affirme partager avec plusieurs anciens subordonnés, dont Desaix. Il n’en faut pas plus au gouvernement pour envisager la destitution de ce dernier. L’intervention de Bonaparte, auquel les Directeurs ne peuvent rien refuser depuis que le récent coup d’État s’est exécuté avec son appui, leur fait abandonner cette idée. Desaix peut rejoindre son poste le 20 octobre à Hoffenburg, en passant par Trente, Innsbruck, Munich et Stuttgart. Peu après, il reçoit le commandement en chef de l’armée d’Angleterre.
Au début de 1798, ce commandement est transféré à Napoléon Bonaparte, Desaix acceptant de devenir son adjoint. Ensemble, ils effectuent la tournée des ports de la Manche . Mais les pensées des deux hommes sont déjà tournées vers l’Égypte. Depuis leur entrevue en Italie, Desaix connaît le projet d’expédition. Une fois celle-ci entérinée par les Directeurs, il se rend à Civita-Vecchia [Civitavecchia] pour organiser un des convois maritimes prévus.
Le 2 avril 1798, Desaix se trouve à Rome et se multiplie allégrement pour remplir une mission qui lui donne l’occasion de renouer avec les aspirations marines de sa jeunesse. Il quitte Civita-Vecchia, le port de la ville éternelle, le 26 mai avec soixante vaisseaux et sept mille hommes. Monté sur la frégate Courageuse avec son chef d’état-major François-Xavier Donzelot et ses deux aides de camp Jean Rapp et Anne Jean-Marie René Savary, il arrive en vue de Malte le 7 juin. Deux jours plus tard, l’escadre de Toulon (dont le vaisseau amiral L'Orient transporte Napoléon Bonaparte) l’y rejoint. Le 10, Desaix participe à la prise de l’île en obtenant la reddition du fort Rohan, situé à la pointe Saint-Paul. Le 20 juin, il quitte Malte deux jours après le reste de l’escadre, une fois réglées les dernières dispositions de l’occupation.
Desaix et sa division débarquent le 1er juillet 1798 sur la plage du Marabout, non loin d’Alexandrie. Une fois la ville prise, il est envoyé, en tant que commandant en second, vers Damanhour et Ramanieh, à la tête des brigades de Louis Friant et d’Augustin Daniel Belliard. C’est une mission des plus dangereuses. La marche à travers le désert harasse les soldats français tandis que les Mamelouks exécutent impitoyablement traînards et isolés. Par malheur, les deux tiers des trois régiments de cavalerie dont Desaix dispose pour les contenir vont à pied, faute de chevaux.
Lors de la bataille des Pyramides , la division Desaix occupe l’aile droite de l’armée. Elle s’embarque ensuite en direction de Memphis, en Haute-Égypte, vers laquelle a fui le chef mamelouk Mourad Bey. Une trentaine de savants accompagnent Desaix, dont les troupes s’installent d’abord dans l’oasis du Fayoum, en attendant la fin des grandes eaux du Nil , qui durent d’août à octobre. Attaqué par les Mamelouks, Desaix remporte la bataille de Sediman le 7 octobre. Le 8 novembre, il récidive à Medineh el Fayoun, puis, à la poursuite de Mourad qui plonge toujours plus vers le sud, il engage ses 6 000 hommes sur la rive gauche du Nil . Les généraux Louis Nicolas Davout, arrivé depuis peu du Caire à la tête d’un renfort de 1 200 chevaux, Friant, Belliard et Donzelot l'y accompagnent. Plusieurs membres de la mission scientifique, dont Dominique Vivant Denon, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, Edme François Jomard, se sont joints à eux.
Au cours de cette marche, d’antiques cités égyptiennes sont redécouvertes, telles Hermopolis (devenue Achmounein) et Siout, où l’expédition arrive le jour de Noël 1798. Desaix choisit ce dernier site comme quartier général. Le 29 décembre, il pousse jusqu’à Girgeh, où le retrouve une flottille d’approvisionnement.
Mourad Bey attaque de nouveau à Samanhout le 21 janvier 1799. Il est encore battu. Sa poursuite conduit les Français à Denderah, où ils découvrent, émerveillés, le temple d’Hathor, puis à Thèbes où Desaix, en voyant les obélisques de Louksor, écrit : Transportés à Paris, ils seraient bien extraordinaires
. Trente ans plus tard, le sultan Méhemet Ali concrétisera cette vision en les offrant à la France (l’un d’eux est actuellement érigé sur la place de la Concorde, l’autre ne fut jamais déménagé et a été rendu à l’Égypte).
La division traverse ensuite Erment, Esneh, Edfou où elle campe devant le temple d’Horus puis Silsileh où elle franchit pour la première fois le Nil avant de poursuivre sa route par la rive droite jusqu’à Assouan, atteinte le 2 février. L’île de Philae, un peu plus au sud, marque la limite de l’expédition. Desaix y fait graver dans la pierre une inscription rappelant le passage de sa division.
Fin février 1799, Mourad Bey, ayant appris le départ de Bonaparte pour la Syrie, fait discrètement demi-tour vers Le Caire. Desaix, informé de ce mouvement, remonte à sa suite vers le nord, non sans quelques marches rétrogrades quand les opérations le nécessitent. Le 2 avril, il manque être tué à Byr el Bar. Néanmoins, à cette date, toute la Haute-Égypte lui obéit ; les forces de Mourad Bey sont réduites à quelques centaines d’hommes démunis et privés de base d’opérations. En mai, Desaix envoie le général Belliard s’emparer du port de Koseir, sur la mer Rouge, que les Anglais utilisent pour livrer du matériel et des munitions aux mamelouks. Après avoir traversé cent cinquante kilomètres de désert avec cinq cents cavaliers (et Vivant Denon) montés sur des dromadaires, Belliard s’empare de la ville le 29 mai. L'adjudant-général Donzelot l’occupe avec deux compagnies.
Au cours de cette conquête, Desaix se montre un administrateur d’une qualité rare. Parfaitement honnête et équitable, il réussit à pacifier les contrées soumises — dont il a pris soin d’apprendre la langue — en usant de moyens qui lui valent le surnom de Sultan juste
. Sa grandeur d’âme et sa générosité lui attirent le respect et l’admiration unanime des soldats, des savants et même des populations, qui garderont en haute estime son souvenir des décennies durant.
Desaix confirme également ses capacités militaires éclatantes. La guerre que mènent les Mamelouks s’avère-t-elle totalement différente de ce qu’il a connu en Europe ? Il s’adapte : l’usage des régiments de dromadaires, imaginés de concert avec le général en chef Napoléon Bonaparte, est étendu et leur emploi tactique perfectionné ; un service de renseignement assorti aux moeurs locales est organisé ; des troupes indigènes sont recrutées, en particulier une brigade copte. C’est également Desaix qui introduit l’usage des épingles à tête de couleur piquées sur des cartes cartonnées pour enregistrer les mouvements de l’ennemi (le procédé, transmis par Savary à Napoléon, sera abondamment utilisé par celui-ci).
Lorsque sonne l’heure du départ pour Napoléon, il est si précipité que Desaix n’a pas le temps de rallier Alexandrie, comme il en a reçu l’ordre, avant qu’il ne se produise. Le général en chef lui laisse donc la consigne de rentrer en France au début de l’hiver, afin de profiter des mauvaises conditions météorologiques pour échapper à la surveillance anglaise. Desaix ne quitte toutefois le pays que le 3 mars 1800, en compagnie de Davout, à l’occasion de l’éphémère convention d’El-Arich. Il part entre la date de sa signature et celle de la nouvelle de son rejet par les autorités anglaises, qui ont refusé d’honorer l’accord conclu entre Jean-Baptiste Kléber et Sidney Smith.
La traversée est mouvementée, avec des escales à Coron [Koróni] en Morée et à Sciacca en Sicile, plutôt qu’à Candie [Heraklion en Crète] et Malte, comme prévu. Alors qu’elle semble se terminer, les deux vaisseaux de la flottille sont retenus à Livourne [Livorno] par l’amiral anglais George Keith Elphinstone, qui s’abrite derrière la nullité de la convention d’El-Arich. Desaix reste captif jusqu’à ce que des ordres contraires venus de Londres aboutissent à sa délivrance. Une fois libérés, lui et les siens manquent encore se faire capturer par les pirates barbaresques de Tunis. Enfin, le 4 mai, ils débarquent à Toulon.
Après les trois semaines de quarantaine réglementaires, Desaix prend la route de l’Italie le 27 mai, espérant ne pas arriver trop tard pour obtenir un commandement dans la campagne qui commence. Il remonte la vallée de la Tarentaise, franchit le col du Petit Saint-Bernard et rejoint le Premier Consul Napoléon Bonaparte le 11 juin 1800, à Stradella. Les deux hommes ont un long entretien, à l’issue duquel le nouvel arrivant reçoit le commandement des divisions de Jean Boudet et de Jean-Charles Monnier, plus de 9 000 soldats en tout, qui doivent constituer la réserve de l’armée.
Le 12 juin, Desaix est chargé de garder les voies de communication vers Gênes [Genova], pour éviter que les forces autrichiennes ne se replient dans cette place qu'André Masséna a dû évacuer après sa capitulation du 6. Le soir, Desaix et la division Boudet sont bloqués sur la rive droite de la Scrivia par une crue. Ils franchissent la rivière le lendemain.
Le 14, ils continuent de s’éloigner vers le sud, Bonaparte ayant confirmé ses ordres de marche malgré quelques informations sur les intentions belliqueuses du général en chef autrichien, Michael Friedrich Benedikt von Melas. Entre midi et une heure, Desaix est cependant averti, alors qu’il se trouve proche de Rivalta Scrivia, des événements de Marengo. Il se déroute, atteint le champ de bataille vers 17 heures et rejoint Bonaparte et les autres vers San Giuliano Vecchio . Desaix s’y déclare prêt à livrer et à remporter un nouvel engagement qui viendra compenser les échecs subis depuis le début de la matinée. Cette volonté correspond parfaitement aux attentes du premier consul qui ne peut, politiquement, se permettre une défaite. Des failles apparaissant dans le dispositif autrichien, leur exploitation peut sans doute encore changer le cours des événements. Melas, en effet, sûr de sa victoire, disperse à l’excès ses troupes, reproduisant l’erreur qui a mis son adversaire en mauvaise posture.
Desaix prend la direction des opérations face à la principale colonne ennemie. Il déploie ses forces avec un art consommé et se fait soutenir par une importante batterie de 18 canons que Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, responsable de l’artillerie, s’emploie à rassembler. L’attaque débute vers 17 heures 30 ou 18 heures. Desaix lui-même, à cheval, avance à la tête de la 9e demi-brigade légère d’infanterie. Le succès dépasse bientôt de loin les attentes de ceux qui ont combiné cette attaque de la dernière chance. Mais Desaix manque pour en apprécier le résultat. Il est tombé dès les premières salves de mousqueterie, dans le secteur de la Vigna Santa (44.88685 N, 8.73831 E), non loin de la cassina Il Cantone.
Son corps est retrouvé par son aide de camp, Savary, car la mort de Desaix est passée à peu près inaperçue sur le moment. Les restes sont embaumés deux jours plus tard à Milan sur ordre du premier consul.
Ils sont ensuite transportés à l’hospice du Grand-Saint-Bernard et placés dans la chapelle des Hospitaliers le 19 juin 1805. Le maréchal Alexandre Berthier représente l’Empereur lors de cette cérémonie et prononce l’éloge funèbre du défunt.
"Le général Desaix" par Andrea Appiani (Milan 1754 - Milan 1817).
Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon, à qui Desaix inspirait une amitié teintée d’admiration, confie ce qui suit à Emmanuel de Las Cases : Le talent de Desaix était de tous les instants ; il ne vivait, ne respirait que l’ambition noble et la véritable gloire. C’était un caractère antique. Il aimait la gloire pour elle-même et la France au-dessus de tout. (...) L’esprit et le talent furent en équilibre avec le caractère et le courage, équilibre précieux qu’il possédait à un degré supérieur
.
Napoléon a créé barons cinq frères, cousins germains et neveu de Desaix, bien qu’aucun d’eux n’ait dépassé le grade de capitaine.
La soeur aînée de Desaix épousa François Beker (1770-1840), général de division en 1806, comte en 1807, et investi en 1815 du redoutable honneur d’accompagner l’Empereur Napoléon depuis La Malmaison jusqu’à l’île d’Aix.
Desaix, avec Hoche, Kléber et Marceau et d’autres, fait partie des grands hommes sacralisés en particulier par la Troisième République. Depuis, la recherche historique a montré, pour la plupart d’entre eux, que la vérité s’écartait quelque peu de la légende et que le comportement des héros avait parfois manqué de l’exemplarité souhaitable. Desaix, pour sa part, a résisté à cette remise en cause. En ce qui le concerne, le mythe s’avère conforme aux faits. On a pu écrire à son sujet : On a singulièrement abusé des hommes de Plutarque, en leur comparant une foule d’honnêtes gens qui n’avaient rien d’héroïque. Mais Desaix était réellement l’homme de Plutarque, et l’Antiquité ne pourrait que difficilement lui opposer un capitaine grec ou romain.
Les Postes de la République Française ont émis en 1968 un timbre de 0,30 F à l’effigie de Louis Charles Antoine Desaix.
État de services
3e sous-lieutenant sans appointements au régiment de Bretagne (46e d’infanterie) le 20 octobre 1783
Sous-lieutenant en pied le 8 juillet 1784
Lieutenant le 24 novembre 1791
Commissaire des guerres le. 20 décembre 1791. N’a pu exercer, n’ayant pas 25 ans.
Réintégré dans son régiment (devenu le 46e d’infanterie) le 22 mai 1792
Aide de camp du général Victor de Broglie à l’armée du Rhin le 1er juin 1792
Capitaine le 30 juin 1792
Adjoint à l’état-major de l’armée du Rhin en décembre 1792
Nommé adjudant-général, chef de bataillon, par les représentants du peuple le 20 mai 1793
Nommé général de brigade provisoire par les mêmes représentants le 20 août 1793
Nommé général de division provisoire par les mêmes représentants le 21 octobre 1793 (29 vendémiaire an II)
Suspendu par ordre du ministre de la Guerre, sur la dénonciation du Comité de surveillance de Riom, le 13 novembre 1793 (23 brumaire an II)
Confirmé dans son grade de général de division et employé à l’armée de Rhin-et-Moselle par arrêté du 2 septembre 1794 (16 fructidor an II)
Commandant en chef par intérim l’armée de Rhin-et-Moselle, du 5 mars 1796 (15 ventôse an IV) au 20 avril 1796 (1er floréal an IV)
Commandant en chef par intérim la même armée, subordonné à Moreau, du 31 janvier 1797 (12 pluviôse an V) au 9 mars 1797 (19 ventôse an V)
Commandant en chef par intérim de la même armée, du 28 mars 1797 (8 germinal an V) au 19 avril 1797 (30 germinal an V)
Général en chef de l’armée d’Angleterre le 26 octobre 1797 (5 brumaire an VI)
Commandant en chef la même armée sous les ordres du général Bonaparte le 2 janvier 1798 (12 nivôse an VI)
Passé à l’armée expéditionnaire de la Méditerranée le 27 mars 1798 (7 germinal an VI)
Rappelé en Europe le 2 décembre 1799 (11 frimaire an VIII)
Nommé à l’armée de réserve en mai 1800 (fin de floréal an VIII)
Tué à la bataille de Marengo le 14 juin 1800 (25 prairial an VIII)
Remerciements
La photo de La Valette nous a été grâcieusement fournie par M. Roland David ; celles des Pyramides de Gizeh et du Nil par M. Yves Maillet et Mme Françoise Maillet.
Autres portraits
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"Le général Desaix". Dessin de J. Guérin, gravure de Fiesinger.