Roi d'Espagne en 1808 et de 1814 à 1833
Prononciation :
Né à Madrid le 14 octobre 1784, il est le fils du roi d'Espagne Charles IV et de Marie Louise de Bourbon-Parme.
Son opposition au favori de son père et amant de sa mère, le premier ministre Manuel Godoy, prince de la Paix, aboutit à l'arrestation de Ferdinand en octobre 1807. Il s'ensuit une insurrection populaire contre le favori, qui manque y laisser la vie. Son palais d'Aranjuez, où la famille royale s'est réfugiée en attendant un possible départ pour les Amériques, est envahi par le peuple le 17 mars 1808. Poussés par les partisans du prince des Asturies (titre traditionnellement porté par le fils du roi d'Espagne), les émeutiers obtiennent l'abdication de Charles IV et proclament roi le prince héritier.
Son règne est bref, du 19 mars au 5 mai 1808. Napoléon Ier profite en effet des événements pour intervenir dans le conflit. Il impose son arbitrage, convoque la famille royale espagnole à Bayonne et force le père comme le fils à lui abandonner leur couronne. Il en dispose bientôt au profit de son propre frère Joseph Bonaparte.
Ferdinand est expédié au château de Valençay , propriété de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord à trois cents kilomètres de Paris. L'exilé y mène jusqu'en 1813 une vie agréable, manifestant pour l'Empereur qui le tient prisonnier la plus plate adulation. A la fin de cette année là, Napoléon, aux prises avec des difficultés grandissantes, accepte, par le traité de Valençay (11 décembre 1813), de reconnaître à nouveau Ferdinand VII comme roi d'Espagne. Celui-ci, en échange, conclut la paix avec la France, se proclame neutre pour le reste de la guerre, s'engage à chasser les Britanniques de ses états, et pardonne aux partisans de Joseph, les Afrancesados.
Le 14 mars 1814, le souverain restauré est de retour dans son pays. Le 14 mai suivant, soutenu par une population délirante d'enthousiasme, il rétablit par décret la monarchie absolue et l'Inquisition, refusant de reconnaître la Constitution adoptée par les Cortès. La politique suivie ensuite ne dément pas ces premiers pas. Aussi cruel que débauché, Ferdinand persécute les libéraux et la presse, interdit les sociétés maçonniques, exile les Afrancesados malgré ses promesses, ferme des universités.
En 1820, un soulèvement militaire le force à prêter serment à la Constitution. Ferdinand, soumis en apparence, n'en conspire pas moins au rétablissement de la monarchie absolue, que la France lui permet d'opérer en intervenant au cours de l'année 1823, sous l'impulsion de François-René de Chateaubriand.
Les dix dernières années du règne sont si catastrophiques qu'elles ont mérité le surnom de Décennie abominable. A la répression féroce qui s'abat sur les opposants s'ajoute la perte des colonies américaines et une incapacité à régler la succession royale qui aboutit à une crise dont sortira la première guerre carliste (1833-1846).
Ferdinand meurt le 29 septembre 1833 dans sa ville natale.
"Ferdinand VII d'Espagne" par Francisco José de Goya y Lucientes (Fuendetodos 1746 - Bordeaux 1828).
Los Correos de España (Postes espagnoles) ont émis en 1978 un timbre de 15 Pesetas à l'effigie du roi Ferdinand VII.
Autres portraits
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"Ferdinand VII d'Espagne" par Vicente López y Portaña (Valencia 1772 - Madrid 1850).