Comte de Vendenheim et de Sundhausen
Dagobert Sigismond de Wurmser, comte de Vendenheim et de Sundhouse, naît à Strasbourg le 7 mai 1724, dans une ancienne et riche famille alsacienne : les Wurmser sont en effet depuis 1456 seigneurs de Vendenheim, village au nord de Strasbourg.
Entré très jeune au service de la France, il fait ses premières armes en tant qu'officier en 1742 en Bohême, contre des partisans autrichiens. Lors de la guerre de Sept Ans, il se bat pour Louis XV à la tête de son corps franc.
Colonel de hussards, contraint avec ses hommes à l'inactivité par la réforme du duc de Choiseul, il suit en 1762 son père au service du Saint Empire Romain Germanique et devient chambellan de Marie-Thérèse.
Wurmser se distingue lors du conflit austro-prussien de 1778-1779 puis, lorqu'éclate le conflit avec la République française, il commande l'armée du Rhin supérieur, sous les ordres du duc de Brunswick.
En juillet 1793, il affronte les troupes françaises qui cherchent à dégager Mayence, les enfonçant en direction de Haguenau, prenant Fort-Louis, mais devant se replier devant Jean-Charles Pichegru par manque de soutien de Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick-Wolfenbüttel ; cela lui coûte provisoirement son commandement.
En 1795, revenu à la tête de son armée, il défait Pichegru à Handschuhsheim, près d'Heidelberg, puis obtient la reddition de la ville de Mannheim défendue par le général Anne Charles Basset de Montaigu ; parmi les prisonniers, le jeune général de brigade Louis-Nicolas Davout (futur maréchal d'empire et prince d'Eckmühl), qu'il autorise à se retirer, sur parole, dans ses foyers.
A 71 ans, nommé maréchal à l'issue de la victoire de Mannheim, Dagobert Sigmund von Wurmser est au faîte de sa gloire militaire. C'est pourquoi l'empereur François II fait appel à lui en mai 1796 pour remplacer Johann von Beaulieu, qui vient d'être défait par le jeune général Napoléon Bonaparte en Italie.
Il prend d'emblée l'offensive contre celui qu'il qualifie de « jeune homme », culbutant les Français le 29 juillet au Montebaldo, le 30 à Calmasino, s'ouvrant la route de Mantoue . Mais, ne pouvant opérer la jonction avec Peter Vitus von Quasdanovitch battu à Lonato, il est défait par Napoléon Bonaparte le 5 août 1796 à Castiglione et bat en retraite.
Quelques mois plus tard, enfermé dans Mantoue, il défend la ville lors d'un long siège mais doit se rendre le 2 février 1797 ; Napoléon Bonaparte, reconnaissant le courage du vieux maréchal, lui rend à cette occasion les honneurs militaires.
De retour à Vienne, François II lui confère le commandement de la Hongrie mais Wurmser meurt quelques semaines plus tard, le 21 avril 1797, dans la capitale impériale.
"Le comte Dagobert Sigismund von Wurmser". Estampe du XIXème siècle.
A la fin de sa carrière, Dagobert de Wurmser impressionnait toujours par son courage, mais était devenu tellement sourd qu'il n'entendait pas les balles siffler autour de lui.